Les premiers cafés cantantes , apparus au milieu du XIXème siècle, furent le berceau du professionnalisme dans l'univers flamenco.
En effet, les spectacles présentés répondent à une structure de plus en plus rigoureuse : le chanteur apprend à construire son récital, les danseurs se mesurent à d'autres danseurs et le guitariste doit concilier les contraintes de l'accompagnement du chant avec celles de l'accompagnement de la danse.
Ainsi, comme pour enrichir et codifier tout art qui se complique, sont nées les académies. Elles n'ont pas pour objet de reproduire à l'identique ces fêtes familiales d'autrefois, car elles étaient inscrites dans des circonstances extrêmement particulières, mais plutôt celui de proposer un enseignement détaillé de la technique nécessaire à l'élaboration de toute construction professionnelle.
Les éléments pédagogiques se sont peu à peu multipliés afin de permettre une rapide progression technique et artistique des élèves.
Cet enseignement suit les différents styles, les différents palos flamencos. A chacun s'associe une gestuelle corporelle précise, quasi architecturale. Les grands maîtres du moment déterminent, par exemple, que les chants profonds se danseront avec retenue, intériorisation et extension des lignes corporelles alors que les chants festifs, au contraire, permettront l'extériorisation du corps dans la joie (sourire, sauts, claquements de mains sur le corps, relâchement du mouvement dans le respect des règles établies)
Le flamenco répond également à des règles de théâtralisation et de communication. Apparaît alors la notion de duende flamenco , don de faire circuler et vibrer ses propres énergies pour atteindre une inspiration et un ressenti, dont l'intensité s'harmonise avec la réceptivité et l'attente du public.